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De brique et de broque
9 janvier 2016

ECRITS D’EXIL (Extrait n°13)

ECRITS D’EXIL (Extrait n°13)

 

 

Pour contribuer à la réédition des « Ecrits d’exil », rendez-vous sur :

 

Ecrits d'exil

Bonjour, Je m'appelle Emmanuel GABOLDE. Je suis l'un des petits-enfants de l'auteur du livre que j'aimerais faire ré-éditer avec votre aide. J'ai 65 ans et je vis en France. Mon projet, aujourd'hui, vise à faire rééditer un livre que j'ai créé il y a quelque six ans, "Ecrits d'Exil".

http://www.kisskissbankbank.com


http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil

 

Ce petit extrait figure dans un passage du livre où Maurice Gabolde évoque un peu plus en long ce qu’il sait des assassinats de Maurice Sarraut, Georges Mandel et Philippe Henriot :

 

Les assassinats de Maurice Sarraut et de Mandel furent l’œuvre de la Milice ; celui de Philippe Henriot fut à l’actif de la Résistance.

Ces trois hommes, également honnêtes et patriotes, furent les victimes d’idéologies exacerbées, de manœuvres louches de désunion qui méritent une égale réprobation.

L’attentat contre Maurice Sarraut se produisit alors que Bousquet exerçait ses fonctions de Secrétaire général à la Police. Ce jeune fonctionnaire, parvenu au sommet de son administration, avait été un client, au sens romain du mot, de la famille Sarraut. Le patriarche de la démocratie du Midi, bien qu’il se fut abstenu de tout geste d’adhésion ostentatoire au Gouvernement du Maréchal, avait, notamment par l’intermédiaire de Bousquet, conservé le contact avec le Président Laval ; il approuvait son action et sa politique et le soutenait moralement dans une région où il avait une grosse influence. Son assassinat atteignait donc indirectement le chef du Gouvernement, démontrait l’impuissance de la police de Bousquet dont la Milice poursuivait l’éviction. Le crime avait un côté machiavélique que Laval me révéla dès que la Justice fut saisie de l’affaire. Ce n’était pas une vengeance privée ; Maurice Sarraut n’avait pas d’ennemis personnels, ni une aventure d’ordre sentimental que la régularité de son existence familiale rendait impossible. Le coup ne pouvait venir que de la Résistance ou de la Milice ; Maurice Sarraut avait été abattu, vers 8 heures du soir, à coups de mitraillette, alors qu’il regagnait dans son auto, la villa qu’il habitait dans un faubourg de Toulouse. Le meurtrier, dissimulé dans les fourrés de l’entrée du jardin, avait fui sans être inquiété à la faveur de la nuit et de l’affolement du chauffeur. La police toulousaine, dévouée à la famille Sarraut, fit diligence et ne se trompa pas ; elle s’orienta vers la Milice et procéda à l’arrestation de 4 ou 5 miliciens ; leurs aveux ne permettaient pas de les considérer comme des complices, mais plutôt comme des indicateurs involontaires ; ils avaient fourni à un inconnu, venu de Paris et recommandé par un groupement partisan, des indications sur les habitudes de l’ancien sénateur, son genre de vie et ses heures de présence à son bureau de la « Dépêche » ; aucun autre témoignage ne venait mettre en doute la véracité de leurs explications. Le juge d’instruction estima néanmoins nécessaire de les placer sous mandat de dépôt. Le Procureur général, à qui j’avais recommandé par écrit et téléphoniquement de diligenter avec le plus grand soin et la plus grande célérité cette affaire, approuva le juge d’instruction. Je fis donc savoir par ma Direction criminelle que la mesure prise avait tout mon agrément.

Mais il était difficile de maintenir longtemps en détention des inculpés dont on ne pouvait dire qu’ils avaient sciemment fourni des renseignements utilisés par l’assassin resté introuvable. La complicité par instructions données n’existe que si l’on prouve la connaissance de l’utilisation criminelle qui sera faite des instructions et, en forçant la note, des renseignements. Les juristes de la Milice savaient ces choses ; je subissais les visites et les interventions téléphoniques de collaborateurs de Darnand, comme le jeune Gallet, et celles de Darnand, quand j’allais à Vichy le Samedi de chaque semaine. Le Président était l’objet des mêmes démarches. Je ne voulais rien entendre (et Laval observait la même attitude), tant que les magistrats, responsables de la conduite de la procédure, ne proposeraient pas d’eux-mêmes une libération compatible avec la découverte du coupable. Ces miliciens ne quittèrent la maison d’arrêt qu’après que le juge d’instruction et le Parquet, agissant en toute indépendance, en eurent décidé ainsi. Le dossier de l’affaire conservé aux archives de la Chancellerie peut faire foi de cette affirmation.

J’ai appris, à Sigmaringen, par une voie indirecte, que la formation pour le compte de laquelle avait agi le meurtrier avait envoyé celui-ci en Allemagne, comme travailleur, pour le soustraire aux recherches. J’ai lu, en Espagne, ou entendu à la Radio, que l’on avait condamné, depuis la libération, des hommes impliqués dans cet assassinat ; je me suis demandé si c’étaient ceux qui avaient fourni les renseignements…

 

(à suivre… si et lorsque les « Ecrits d’exil seront réédités)

 

Pour contribuer à cette réédition, rendez-vous sur :

Ecrits d'exil

Bonjour, Je m'appelle Emmanuel GABOLDE. Je suis l'un des petits-enfants de l'auteur du livre que j'aimerais faire ré-éditer avec votre aide. J'ai 65 ans et je vis en France. Mon projet, aujourd'hui, vise à faire rééditer un livre que j'ai créé il y a quelque six ans, "Ecrits d'Exil".




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Commentaires
De brique et de broque
  • Ce blog reprend, depuis la fin 2015, la publication d'extraits d'un livre que je souhaite rééditer, les "Ecrits d'exil" de Maurice Gabolde, mon GP. Auparavant ce furent les extraits des "Carnets du sergent fourrier". Voir aussi (http://gabolem.tumblr.com)
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