C'était il y a 100 ans, ... le vendredi 30 octobre 1914, en allant à Pas
30 octobre 1914 – vendredi
De Bienvillers à Doullens (geoportail.gouv.fr)
Ma voiture et mon cheval hypnotisent les officiers du bataillon, et on me renvoie à Pas bourré de commissions : des guêtres, du linge etc.
Mon cheval et ma voiture hypnotisent les officiers (avignon.midiblogs.com)
Je pars avant le jour pour avoir plus de temps et pousse jusqu’à Doullens où commencent à fleurir les embusqués et où le ravitaillement est idéal. J’ai l’air d’un sauvage qui sort de sa caverne, d’un paysan arriéré qui se trouve dans Paris. Je me trouve dans une vraie ville pour la première fois.
Doullens avant guerre (delcampe.fr)
Quelle amère désillusion ! Comment ?! Pendant qu’on se bat, il y a d’autres soldats bien peignés et bien habillés qui passent leurs journées dans un Doullens et couchent dans un lit ! Je ne dirai rien au bataillon en rentrant. Il vaut mieux qu’il l’ignore, puisque cette vie n’est pas la sienne.
Les embusqués (sedlouviers.pagesperso-orange.fr)
Je suis tout honteux de m’asseoir à table dans un hôtel et je contemple mélancoliquement mes souliers éculés et ma capote dégoutante. À mon retour, grande halte chez le maréchal. J’apporte des nouvelles, quelques journaux, des brochures. Je suis le monsieur important qui vient de l’arrière.
Le maréchal-ferrant (warchin-varcinium.skynetblogs.be)
Extrait du livre « Les carnets du sergent fourrier » :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=41720