C'était il y a 100 ans, ... le lundi 31 mai 1915, à Pénin et Viller-Sir-Simon
31 mai 1915 – lundi
Moments de détente autour d'un café ou d'une boisson (?)
On se repose, on se nettoie, et le temps passe. Nous déjeunons bien. Les compagnies font un peu d’exercice et prennent beaucoup de loisirs. L’après-midi, les cafés s’emplissent. C’est la vie de Villers, et la classe 15 ne se plaint pas de la vie du front, car elle n’eut jamais autant de liberté. Le matin, nous allons tenir notre promesse à nos hôtes de Villers-Sir-Simon. Nous faisons d’un saut le kilomètre qui sépare les deux villages et sommes accueillis avec une joie sincère. Tous les habitants de la ferme nous serrent la main ; ainsi tous les soldats qui ont cantonné chez eux avant l’attaque sont encore là ; ils nous ont porté bonheur. Nous promettons de revenir pendant le repos.
La musique d'un régiment, ici le 20ème R.I. (chtimiste.com)
L’après-midi, la musique du régiment joue sur la place. Je retrouve des camarades de l’active revenus depuis peu au 3ème bataillon, et nous évoquons avec plaisir des souvenirs d’autrefois. Avec quelle joie on revoit des figures jadis insignifiantes ; il faut la guerre et la belle camaraderie qu’elle crée autour d’elle. Je suis conduit chez le fermier du château qui a du bon vin et je déguste de vieilles bouteilles poussiéreuses. Il en cède à ceux qu’il connaît. Je me mets bien avec lui et retiens son adresse pour en avertir le commandant. Le soir même, nous venons à la dégustation et commandons jusqu’à du champagne qu’il vend un peu cher, il est vrai.
... je déguste de vieilles bouteilles poussiéreuses... (fr.dreamstime.com)
Extrait du livre « Les carnets du sergent fourrier » :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=41720