C'était il y a 100 ans, ... le vendredi 28 mai 1915, au repos à Capelle-Fermont
28 mai 1915 – vendredi
Une épicerie à l'aube du XXème siècle (musée d'Aquitaine à Bordeaux)
Le calme reposant agit sur nos nerfs surexcités. La nourriture saine et proprement faite nous remet, et nous buvons le champagne de nos épicières. On se promène dans le village ; on reçoit un détachement de renfort – la classe 1915 – jeunes qui viennent combler les vides et dont l’incorporation dans nos rangs donne quelque travail. Ainsi toujours et éternellement la même vie : détachement de renfort, bataille, casse, repos ; et le cycle recommence. Nous sommes de très vieux combattants, et je ne compte plus les détachements de renfort. Nous aidons nos épicières qui sont débordées de clients, leur tenons leur comptoir et ouvrons leurs caisses. Le soir, une fois le magasin fermé, la conversation nous ramène à l’éternel sujet des réfugiés : la fuite des populations du Nord devant l’ennemi en août et en septembre : l’année dernière.
Caisse enregistreuse du début du XXème siècle (musée d'Aquitaine à Bordeaux)
Extrait du livre « Les carnets du sergent fourrier » :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=41720