C'était il y a 100 ans, ... le samedi 22 mai 1915, dans le boyau des marmites
22 mai 1915 – samedi
Localisation du boyau des "Marmites", à l'ouest de Neuville-Saint-Vaast (gallica.bnf.fr)
Détail de la même carte ayant appartenu à Aimé-René Grandemange (gallica.bnf.fr)
Cette lourde journée de chaleur étouffante se termine sur une vive attaque de l’ennemi sur le front de la route de Lille et du Labyrinthe. La préparation est assez soignée, et notre boyau mérite son appellation de « Marmites ». Peu d’hommes atteints, heureusement. Le caporal-fourrier Benoit, seul, est gravement blessé d’un éclat d’obus dans la poitrine. Pour moi, je sentis ma sape ébranlée et j’y fus renversé, mais sa solidité germanique me préserva de la fureur de ceux qui l’avaient construite. Nous fûmes aussitôt alertés, mais bientôt tranquilles. Le feu de notre 75 que jamais je ne vis plus nourri et plus implacable suffit à arrêter cette attaque sur tout le front. Pendant deux heures, il martela l’air de son bruit sec et nerveux, puis tout rentra dans le calme pour le reste de la nuit que quelques fusées striaient de temps à autre.
Une solide sape allemande dont le cartouche indique 14 hommes, 28 en serrant (ce.qui.demeure.pagesperso-orange.fr)
Au cours du bombardement, particulièrement vif sur nos 3ème et 2ème bataillons qui étaient en partie en première ligne en avant de l’ouvrage en cœur, furent tués dans des conditions bien douloureuses le capitaine Guieu, commandant le 3ème bataillon et le lieutenant Kaufmant qu’une bonne amitié de 8 mois de guerre liait à moi. C’était une jeune, belle et énergique figure du régiment qui disparaissait.
Le Bulletin de Meurthe et Moselle du 18 juin 1915... A nos morts glorieux... Pierre Kaufmant... (kiosque-lorrain.fr)
Extrait du livre « Les carnets du sergent fourrier » :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=41720