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De brique et de broque
11 janvier 2016

ECRITS D’EXIL (Extrait n°15)

 

Pour contribuer à la réédition des « Ecrits d’exil », rendez-vous sur :

http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/ecrits-d-exil

 

Ce petit extrait figure en introduction à un passage du livre où Maurice Gabolde évoque ce que fut la Synarchique (une société « discrète » réunissant de hauts technocrates, pour beaucoup polytechniciens, ayant une conception commune de la Société, fondée sur la primauté des élites techniques). A titre de réflexion personnelle, je me demande si cette Synerchie n’a pas perduré et continué à étendre ses ramifications sous d’autres formes à l’aube du XXIème siècle. :

 

…je n’avais jamais entendu parler de la Synarchie avant l’occupation quand j’exerçais mes fonctions au Parquet de la Seine ; l’Amiral Bard (autant qu’il m’en souvienne), alors préfet de police, me communiqua un livre, dit Livre d’or, pièce paraît-il rarissime, saisie dans une perquisition et qui exposait la doctrine de la Synarchie. C’était un superbe volume numéroté ; à la première page se trouvait une déclaration du genre de celles qu’on pouvait lire dans les documents maçonniques, menaçant des pires châtiments ceux qui divulgueraient les secrets contenus dans l’ouvrage ; cela me parut enfantin, d’autant plus que les autres pages étaient écrites en un style de mathématicien transcendantal, hérissé de formules algébriques ; c’était une sorte d’organisation théorique d’un État idéal, avec des échelons, des ramifications, des correspondances conçues dans un sens hiérarchique pour utiliser au mieux les élites techniques et les faire participer à la direction des affaires. Je rendis le livre auquel je n’avais, à ma honte, pas compris grand chose.

Le Maréchal et Laval en savaient moins encore que moi sur la Synarchie. Quand j’eus pris contact avec le Service des Sociétés secrètes dont le Président [Laval] m’avait confié la direction, je fis quelques progrès, car ce Service avait une documentation, d’ailleurs restreinte, sur le mouvement synarchique. Elle avait été conçue par un rêveur doublé d’un mathématicien, Jean Coutrot, qui, pendant l’occupation, se suicida en se jetant par une fenêtre de son appartement à la suite, dirent les uns, d’une maladie incurable, acculé à ce geste, dirent d’autres, par des vengeances synarchiques. Le procès-verbal de police, classé aux archives du Parquet, n’apportait pas d’éclaircissement à cet égard. Il avait été un protégé du Ministre Spinasse, avant la guerre, qui l’avait introduit dans des services dépendant de son Département, le Centre d’organisation scientifique du travail. 

La Synarchie, en effet, était antérieure à l’occupation. Elle avait créé quelques organes de pénétration dans des milieux très différents, Coloniaux (Mouvement synarchique d’empire), Action Française et Cagoule (Convention synarchique révolutionnaire), la Maçonnerie, le Deuxième Bureau, qui proposa Coutrot pour la Légion d’honneur, les Catholiques par le Père Teilhard de Chardin, la Finance internationale et juive (Oppenheim, Hijmans, la Banque Worms, le trust de la Royal Dutch et peut-être aussi les Rothschild). 

La Synarchie se fortifia, après 1936 ; apparurent alors le « Centre polytechnicien d’études économiques » qui étudiait les nouvelles bases pour la planification d’une économie nationale et qui eut un certain succès dans les milieux très solidaires des anciens élèves de l’X , les « Journées d’études des administrations publiques » , le « Centre d’étude des problèmes humains », un « Institut de Psychologie appliquée » et jusqu’à un Groupe non conformiste qui « rassemblerait les intellectuels d’avant-garde rebelles aux routines décadentes ». Mais le seul de ces organismes qui eut une vie officielle fut le « Centre d’organisation scientifique du travail », ouvert par M. Spinasse dans ses Services et confié à Coutrot lui-même. On citait comme adhérents ou sympathisants, à cette époque du mouvement synarchique, des personnalités comme Alexis Carrel, Huxley, écrivain anglais, et Georges Guillaume, économiste helvétique. 

La Synarchie fut épargnée dans la constitution de la liste des Sociétés secrètes proscrites par le Gouvernement de l’État français, en 1940. Oubli ou faveur ? Comme le mouvement n’était pas illégal et que ceux qui étaient qualifiés ou soupçonnés de Synarques occupaient de hautes fonctions dans le Gouvernement, il m’est impossible de dire si ces bruits étaient ou non fondés ; il n’y eut ni perquisitions ni interrogatoires et la preuve de l’affiliation ne fut pas démontrée. Aussi les noms que je vais écrire le sont sous toutes réserves. Auraient appartenu à la Synarchie,.…(une longue liste de noms, célèbres à l’époque…..)

 

(à suivre… si et lorsque les « Ecrits d’exil seront réédités)

 

Pour contribuer à cette réédition, rendez-vous sur :

 

 

Ecrits d'exil

Bonjour, Je m'appelle Emmanuel GABOLDE. Je suis l'un des petits-enfants de l'auteur du livre que j'aimerais faire ré-éditer avec votre aide. J'ai 65 ans et je vis en France. Mon projet, aujourd'hui, vise à faire rééditer un livre que j'ai créé il y a quelque six ans, "Ecrits d'Exil".

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Commentaires
De brique et de broque
  • Ce blog reprend, depuis la fin 2015, la publication d'extraits d'un livre que je souhaite rééditer, les "Ecrits d'exil" de Maurice Gabolde, mon GP. Auparavant ce furent les extraits des "Carnets du sergent fourrier". Voir aussi (http://gabolem.tumblr.com)
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