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De brique et de broque
6 mai 2015

C'était il y a 100 ans, ... le jeudi 6 mai 1915, en attendant l'offensive de printemps

6 mai 1915 – jeudi

 

Nous sommes un peu comme l’oiseau sur la branche. Les troupes sont consignées, car l’ordre de départ arrivera téléphoniquement et entraînera exécution immédiate. Vers midi, pourtant, on nous communique officieusement que nous pouvons nous attendre à coucher encore à Hermaville ce soir. L’aumônier du régiment en profite pour organiser un service religieux qui réunit à l’église presque tous les soldats que la pensée de l’offensive prochaine rapproche de Jeanne d’Arc à qui cette cérémonie est consacrée.

 Photo supprimée à la demande

d'André Milhorat

l'auteur (encore vivant) de cette photo

qui m'accuse de la lui avoir volée,

alors que je l'ai trouvée sur le site sous-cité 

Pour info: 

http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2014/07/20/Un-medecin-deux-sevrien-plonge-dans-la-Grande-Guerre-1990148

Le sabre sous la protection du goupillon (lanouvellerepublique.fr)

Dans les rues, je croise des artilleurs du 8ème que je reconnais pour appartenir à la 9ème batterie ; je me souviens alors qu’elle est dans le voisinage, comme on me le raconta aux avant-trains au bois d’Étrun et je mets à profit des instants de loisir en partant à sa recherche pour serrer la main d’Audeval que je ne devais, du reste, plus revoir. La batterie est installée, canons dressés vers le ciel et recouverts de branchages, dans les champs de la cote 113-Est d’Habarcq. De là, la vue est magnifique et très étendue. On commande le vallon qui suit la route d’Izel entre les coteaux de Haute-Avesnes et celui d’Habarcq. Les artilleurs sont étendus dans les prés ou jouent aux cartes. Ils ont des cagnas de branchage assez confortables et ils ont une vie de rentiers. Dans un repli de terrain voisin, leurs cuisiniers font la soupe. Audeval me fait les honneurs de sa batterie paternellement dirigée par le capitaine Faunier qui me parle de la maréchalerie et de la ferme de la Truie fidèle. Les artilleurs ont une belle confiance communicative et je promets de donner de mes nouvelles, sitôt le grand coup donné. « Pas de bêtise, me dit Audeval, ce qui reste d’active doit se maintenir le plus longtemps possible ». Qu’importe, devant les chopes de la Lorraine, qui nous aurait prédit cette conversation de la cote 113 ?

 

Le 8ème régiment d'artillerie de campagne était apparemment équipé du célèbre canon de 75, mais aussi peut-être d'armes plus lourdes (dailymotion.com/video/x2jos3a_14-18-le-canon-de-75-fort-de-la-pompelle-marne_news)

 

Quand je regagne Hermaville, tout le régiment se promène dans les rues, et les cafés regorgent de consommateurs. Nous avons l’assurance de la nuit et les hommes jouissent des derniers instants de sécurité que beaucoup d’entre eux vivent.

repos repas

Pour certain, un dernier repos avant l'éternel (cairn.info)

 

 

Extrait du livre « Les carnets du sergent fourrier » :

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=41720

 

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Commentaires
De brique et de broque
  • Ce blog reprend, depuis la fin 2015, la publication d'extraits d'un livre que je souhaite rééditer, les "Ecrits d'exil" de Maurice Gabolde, mon GP. Auparavant ce furent les extraits des "Carnets du sergent fourrier". Voir aussi (http://gabolem.tumblr.com)
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